Marcel Bluwal (né à Paris le 26 mai 1925), de parents juifs polonais, fait ses études au lycée Louis-le-Grand, à Paris.
À la suite de la rafle du Vel D’Hiv en 1942, son professeur de piano cache Bluwal et sa mère pendant près de vingt-sept mois dans une pièce close et étroite du boulevard Poniatowski.
Après la Libération de Paris, Bluwal est admis à l'École technique de la photo et du cinéma de la rue de Vaugirard.
En 1945, il devient caméraman au Service cinématographique de l’armée, et le restera jusqu’en 1948.
En 1949, il entre à la télévision et est l’un des fondateurs du syndicat CGT.
Bluwal fait des émissions destinées à la jeunesse, puis réalise des centaines d’œuvres – téléfilms, feuilletons (Vidocq) ou documentaires (dont un Rosa Luxembourg). Il réalise aussi Dom Juan ou le festin de pierre (1965, avec Michel Piccoli dans le rôle titre et Claude Brasseur en Sganarelle). Cette dramatique devait se révéler, selon certain observateur, la métaphore du pouvoir gaulliste vermoulu.
Moqué par la Nouvelle Vague pour son cinéma de papa, Bluwal accuse en retour ses contempteurs de « faire du cinéma de fils à papa ».
Il adapte pour la télévision des œuvres de Gogol, Beaumarchais, Molière, Victor Hugo... Il réalise aussi trois films pour le cinéma : Le Monte-Charge (1962) ; Carambolages (1963) ; Le Plus Beau Pays du monde (1999). Il joue dans deux films : Frantic de Roman Polanski (1988) ; Le Voyage en Arménie de Robert Guédiguian (2006)). Il met en scène une douzaine de pièces de théâtre : Le Misanthrope de Molière ; Dom Juan revient de guerre d'Ödön von Horváth ; L'Indien sous Babylone de Jean-Claude Grumberg ; Mort d'un commis voyageur d'Arthur Miller.
Au départ, compagnon de route du PCF, il approuve l’attitude Parti communiste en 1968, et fait partie du comité national de soutien à la candidature de Jacques Duclos, en 1969. Il donne son adhésion au PCF, en 1971 (ou 1968). Il est à partir de 1976, rédacteur à l’Humanité-Dimanche.
Bluwal quitte le Parti communiste, en 1981.
En 1968, inquiet du pouvoir de la télévision sur le public, Bluwal participe à l’Intersyndicale de ORTF.
Il est professeur au Conservatoire national d’art dramatique, de 1975 à 1980.
En 2013, il réalise un téléfilm sur les maisons de retraite : Les Vieux Calibres (90 min).
Il est marié à Danièle Lebrun, ils ont une fille, Emmanuelle Bluwal.
Sources
Marcel Bluwal – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier
Marcel Bluwal - Wikipédia
Responsabilités au PCF
Rédacteur à l’Humanité-Dimanche
Œuvres
Un aller, Stock, Paris, 1974
À la télévision
1952 : Les Aventures de Jacky
1956 : Tu ne m'échapperas jamais
1956 : Le Revizor ou L'inspecteur général d'après Nicolas Gogol
1958 : Misère et Noblesse d'Eduardo Scarpetta
1959 : Les Loups
1961 : On purge bébé de Georges Feydeau
1961 : Le Mariage de Figaro
1962 : Les Bons Enfants
1962 : L’Inspecteur enquête
1962 : Signé Santini
1965 : Dom Juan ou le festin de pierre9
1966 : Beaumarchais ou les 60000 fusils
1967 : Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux
1967 : Vidocq (série de 8 épisodes)
1968 : la Double Inconstancede Marivaux
1969 : Les Frères Karamazov
1971 : Tartuffe de Molière
1971 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq
1972 : Les Misérables
1980 : Le Misanthrope
1982 : Mozart
1990 : La Goutte d'or, d'après Michel Tournier,
2009 : À droite toute
2011 : Jeanne Devère
2013 : Les Vieux Calibres