Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Jean Bouvier (né à Lyon (Rhône) le 2 mai 1920, décédé à Villejuif (Val de Marne) le 8 décembre 1987) d’une famille de petits commerçants lyonnais, obtient une bourse (grâce à son instituteur) qui lui permet d'accéder aux études secondaires.

Professeur
Quitte le Pcf en 1969

Après avoir échoué au concours de l'École Normale Supérieure, il entreprend des études d'histoire à l'Université de Lyon.

Il participe à la Résistance à partir de 1943 ; il est coursier de l'état-major de Lyon de l'Armée secrète, avant de rejoindre les Francs-tireurs partisans.

Après-guerre, il réussit quatrième le concours de l'agrégation d'histoire. Il enseigne en lycée à Lyon puis à Paris, au lycée Carnot.

Attiré par la recherche, Jean Bouvier entreprend une thèse de doctorat d'État sur la naissance du Crédit lyonnais (il a accès pendant huit ans aux archives de cette banque).

D'inspiration marxiste, il a été l'un des pionniers de l'histoire du temps présent. Ses recherches, attentives aux transformations de la société, ont porté principalement sur l'histoire économique, particulièrement sur l'histoire des banques aux XIXe siècle. Il s'est toujours efforcé de fonder ses travaux sur une analyse critique des observations statistiques.

En 1953, il est détaché au CNRS pour terminer sa thèse, qu'il soutient en 1959.

Recruté alors par Fernand Braudel comme directeur d'études à la VIe section de l'École pratique des hautes études, il y exerce de 1960 à 1963. Mais il préfère quitter ce poste pour devenir maître de conférences puis professeur à l'université.

Par la suite, il exerce à Brest, puis à Lille et à Paris. Il est l'un des membres fondateurs du Centre universitaire expérimental de Vincennes. En 1977, il devient professeur à l'Université Paris I jusqu'à sa retraite en 1984.

Il participe à plusieurs émissions de radio et de télévision, en particulier à France-Culture où il crée une émission d'histoire économique et sociale, Le temps qui change, qu'il anime en compagnie d'Alain Plessis et de Jacques Marseille.

Jean Bouvier adhère aux Jeunesses communistes dès le lycée, en 1935, et il participe intensément aux meetings et manifestations du Front populaire. À partir de 1943, il entre dans la Résistance, dans les rangs de l'Armée secrète.

En 1953-1954, il est membre du Comité fédéral du Rhône du PCF.

En 1953, l’année de la mort de Staline, il publie aux Éditions sociales avec son collègue Jean Gacon, un livre intitulé La vérité sur 1939, dans lequel les auteurs s'emploient à réfuter la réalité de l’annexe secrète du pacte germano-soviétique. Cet ouvrage lui vaut l’estime du PCF. Par la suite, il reconnaît que la passion militante avait pris le pas sur la rigueur scientifique.

Lorsque le parti publie une biographie de Maurice Thorez dans laquelle figure une photo retouchée pour en éliminer André Marty, Bouvier écrit à Georges Cogniot pour s’en étonner. Lors d’un rendez-vous, Cogniot lui répond : « Maurice n’était pas au courant ». Bouvier lui rétorque : « C’est la première fois que je me trouve dans ce bureau, c’est aussi la dernière. »

Les révélations du rapport Khrouchtchev, puis la répression de 1956 en Hongrie l'affectent particulièrement. Il tente d'obtenir de la direction du PCF une prise de distance publique vis à vis de l’URSS, mais le refus qu’il essuie marque alors sa rupture intellectuelle avec le parti. Il quitte le PCF en 1969, après les événements de mai 68 en France et la répression du Printemps de Prague.

Il ne cesse pas pour autant de participer aux recherches et aux débats de l’Institut Maurice Thorez, et en 1969, il fonde, en compagnie d’autres intellectuels issus du PCF, comme Paul Noirot et Madeleine Rebérioux, la revue mensuelle Politique aujourd'hui.

Dans les débats politiques des années 1970 et 1980, il est un partisan constant de l’Union de la gauche. À la fin de sa vie, il s'oriente vers un socialisme réformiste.

En 1985, empêché de se déplacer par la maladie, c’est à son domicile que son collègue et ami René Girault lui remet sa décoration de chevalier de la Légion d’honneur.

Il se marie avec Lucienne, dont il a une fille, se remarie avec Michèle, dont il a une autre fille, puis vit avec Jeannine Surel, enseignante-chercheuse de civilisation britannique.

 

Sources

Wikipédia – Jean Bouvier

Dictionnaire du mouvement ouvrier - Patrick Fridenson, André Straus

Responsabilités au PCF

Membre du Comité fédéral du Rhône : 1953 - 1954

Honneurs

Chevalier de la Légion d'honneur‎