Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Psychiatre et psychanalyste ; adhère dans les années 1930, est exclu en 1958.

Jean Kestemberg (né à Kielce (Pologne) le 11 décembre 1912, décédé le 25 août 1975), issu d’une famille de la bourgeoisie juive qui tenait une grande librairie à Kielce, milite clandestinement au Parti communiste polonais (KPP), dès l’âge de 14 ans.

Psychiatre, psychanaliste
Exclu en 1958

Venu à Paris dans les années 30, pour suivre les études de médecine (qui lui étaient interdites du fait du numérus clausus appliqué aux juifs en Pologne), il fréquente clandestinement les milieux communistes juifs et s’engage en 1937 comme médecin dans les Brigades Internationales, puis en 1939 comme volontaire étranger dans l’armée française.

Démobilisé en 1940, il retrouve le contact avec la résistance à Marseille, puis émigre au Mexique.

C’est au cours du voyage qu’il rencontre Evelyne Hassin qu’il épouse. Fille d’un couple de commerçants (père français, mère juive russe), elle est titulaire d’une licence de philosophie. Au Mexique, ils entrent en contact avec le Comité de la France libre. Au retour en France, à la Libération, une fois obtenue sa naturalisation, Kestemberg soutient sa thèse, la première thèse de médecine du travail.

Il devient l’assistant de Louis Le Guillant au Centre de traitement et de réadaptation Sociale créé à l’hôpital de Villejuif. Il est alors connu « pour avoir redonné des couteaux aux internés, pendant les repas ».

Aux côtés de Lucien Bonnafé et de Louis Le Guillant, il participe aux combats du groupe des psychiatres rénovateurs pour l’humanisation des conditions d’accueil des malades mentaux et la création de structures extra-hospitalières.

Il engage une analyse avec Jacques Lacan dès la fin de la seconde guerre mondiale, et devient en 1953, membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris (SPP).

Avec Serge Lebovici, René Diatkine, et son épouse Evelyne, ils inventent le psychodrame psychanalytique, destiné à la thérapie des enfants et des adultes psychotiques.

A partir de 1958, avec Lebovici, Diatkine, Paumelle, Angélergues, Kestenberg participe à la création du Centre Alfred Binet dans le XIIIème arrondissement de Paris, qui devient le modèle d’une psychiatrie inspirée par la psychanalyse, et insérée dans le tissu social.

En 1949, sous la pression de la direction du PC, alors que se développe la théorie des deux sciences, science bourgeoise et science prolétarienne, il est avec son épouse et cinq autres psychiatres communistes, signataire du texte de « l’Autocritique » qui condamne la psychanalyse comme « une idéologie réactionnaire ».

A la suite de « l’affaire des blouses blanches » en 1953, lorsque des médecins soviétiques sont accusés de vouloir attenter à la vie des dirigeants politiques, puis réhabilités, Kestenberg conscient de l’existence d’un antisémitisme d’Etat dans les pays socialistes, prend position pour la déstalinisation. Il est exclu par le PC en 1958.

En 1974, il crée avec l’aide de René Angelergues, à l’extérieur du centre de santé mentale du XIIIème, un centre psychanalytique de cure ambulatoire.

Après sa mort dans un accident de voiture, survenue le 25 août 1975, Evelyne Kestemberg poursuivra la tâche qu’ils avaient engagée ensemble dans le XIIIème .

 

Sources

Wikipédia - Jean Kestemberg

Psychiatrie, psychanalyse et communisme, site : bdr.parisnanterre.fr

Publications

La faim et le corps, avec Simone Decobert et Évelyne Kestemberg, PUF, 1972,

Propos sur le rôle d'un psychanalyste dans une institution psychiatrique institution, L'Évolution psychiatrique, 1971