Les Ex-PCF

Le plus grand parti de France

Bernard Kouchner (né à Avignon (Vaucluse) le 1er novembre 1939), fils d’un médecin de gauche et d’une infirmière bénévole de la Croix-Rouge, fait sa scolarité chez les jésuites au collège Saint-François-de-Sales d'Évreux puis au lycée Voltaire à Paris.

Médecin, ministre
Quitte l'UEC en 1965

Samuel, son grand-père paternel né en 1870 à Dwinsk en Lettonie quitte ce pays pour la France en 1908 et fait venir son épouse Rachel l'année suivante. Ils sont naturalisés français en 1925.

Bernard Kouchner adhère aux Jeunesses communistes dès l'âge de 14 ans et rejoint l'Union des étudiants communistes (UEC) au moment de la guerre d'Algérie, par antifascisme. En 1961, à l'époque où l'OAS fait la une des journaux, il participe au Front universitaire antifasciste, fondé en 1961, qui réunit des militants de gauche de l’UEC mais aussi du PSU et de la Jeunesse étudiante chrétienne. Avec d'autres militants, il assure la protection de l'appartement de Simone de Beauvoir. C'est surtout au sein de l'équipe de rédaction du journal Clarté que s'exprime le militantisme de Kouchner. Le travail pour Clarté l'amène à fréquenter un certain nombre d'intellectuels de renom : Jacques Monod, Louis Aragon, Claude Roy.

Dans Clarté, il écrit : «Je suis communiste et Rastignac. Paradoxe ? Détrompez-vous ; le mélange n'est pas détonnant. Il est même étonnamment efficace. Vous riez ? Je vous attends…». Il poursuit également des activités journalistiques en participant à la création du journal L’Événement d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie.

Kouchner fait partie des « Italiens » de l’UEC. La reprise en main définitive de l'UEC et l'éviction des « Italiens » (ainsi que Kouchner) de la direction est terminée en 1965.

Jean Schalit (rédacteur en chef de Clarté) met sur pied Clarté-voyage et organise un voyage à Cuba dont fait partie une bonne partie des dirigeants de l'UEC, dont Kouchner. C'est à cette occasion que Kouchner interview Fidel Castro pour Clarté

Pendant les événements de Mai 68, Kouchner participe activement à la rédaction d'un « Livre blanc » de la faculté de médecine.

Sa vie bascule en août 1968 lorsqu'il répond à un appel de la Croix-Rouge internationale qui cherche des médecins pour intervenir au Biafra, une province du Nigeria déchirée par la guerre civile. Cette expérience se révèle fondatrice : bouleversé par cette terrible aventure, il poursuit son engagement qui aboutit à la création en 1971, avec quelques amis, de Médecins sans frontières (M.S.F.), association qu'il présidera jusqu'en 1979.

Kouchner séjourne au Biafra à trois reprises, de septembre à octobre 1968, en décembre 1968 et d'octobre à novembre 1969.

Parallèlement à ses missions humanitaires à l'étranger qui ne sont pas rémunérées, tout au long des années 1970 et 1980, jusqu'en 1988, Kouchner travaille à l'hôpital Cochin, à Paris comme gastro-entérologue. Il exerce également dans une polyclinique de la rue Claude-Bernard. En plus de sa carrière médicale, il collabore régulièrement avec le magazine Actuel fondé par Jean Georgakarakos et Jean Luc Young, avec la participation de son ami Michel-Antoine Burnier

De 1976 à 1986, Kouchner se procure de substantiels revenus comme scénariste des soixante épisodes de la série télévisée Médecins de nuit sous le pseudonyme de Bernard Gridaine.

En 1979, il participe à l'opération « Un bateau pour le Vietnam » qui aboutit à affréter un bateau, l’Île de Lumière, censé venir en aide aux Vietnamiens qui fuient le régime communiste sur de frêles embarcations et que l'on appelle les « boat people ». En fait, l’Île de Lumière sert surtout de bateau hôpital, où s'entassent des milliers de réfugiés. Le bateau bénéficie d'une ample couverture médiatique qui fait connaître Kouchner au grand public Suite à cette opération, Kouchner est mis en minorité au congrès annuel de MSF qui se tient à Paris en juin 1979. Le président sortant, Claude Malhuret, ne cite pas l’Île de Lumière dans son rapport moral, mais s'en prend à l'indiscipline des « kouchnériens. Malhuret réclame aussi l'anonymat dans les missions. Kouchner se défend en dénonçant « les bureaucrates de la charité, les technocrates de l'assistance ». Le rapport de Malhuret est approuvé par 80 voix contre 30 et une vingtaine d'abstentions. Kouchner quitte définitivement MSF et fonde Médecins du monde, en 1980.

En 1987, le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac honorent de leur présence un colloque organisé par Kouchner sur le thème de « Droit et morale humanitaire ». Les deux hommes soutiennent l'idée du devoir d'ingérence défendu par Kouchner. À cette époque, Chirac, Premier ministre, s'affiche beaucoup plus favorable au droit d'ingérence que le président Mitterrand. Il a créé dans son gouvernement un poste de « secrétaire d'État aux Droits de l'homme » confié à Claude Malhuret que Kouchner considère toujours comme un usurpateur depuis sa prise de pouvoir de MSF en 1979.

À la veille de l'élection présidentielle de 1988, deux jours avant le premier tour, dans un texte cosigné par Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy paru dans Le Monde, il prend position pour le candidat Mitterrand.

Kouchner en tête des sondages de popularité des personnalités, est nommé secrétaire d'État chargé de l'insertion sociale dans le premier gouvernement Rocard.

Il fait ensuite partie de presque tous les gouvernements socialistes de 1988 à 2001 : secrétaire d'État chargé de l'Action humanitaire dans le deuxième gouvernement Rocard, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, chargé de l'Action humanitaire dans le gouvernement Cresson, ministre de la Santé et de l’Action humanitaire dans le gouvernement Pierre Bérégovoy, secrétaire d'État puis ministre délégué chargé de la Santé dans le gouvernement Jospin. Le 6 février 2001, il est nommé ministre de la Santé dans le gouvernement Jospin. Il reste à ce poste jusqu'au 7 mai 2002.

Bien que n’étant pas membre du PS, il est élu en 1994 sur la liste européenne du parti socialiste conduite par Michel Rocard après avoir annoncé le 3 octobre 1993 la constitution d'une liste indépendante.

Le 2 juillet 1999, il est nommé par Kofi Annan, Secrétaire général des Nations unies, comme Haut-représentant du Secrétariat général des Nations Unies au Kosovo. Kouchner administre le Kosovo en tant que Haut représentant de l'ONU de juillet 1999 à janvier 2001. Pendant dix-huit mois, il applique la politique de l'ONU.

En 2009, le livre Le monde selon K de Pierre Péan porte à la connaissance du grand public que Kouchner a également exercé une activité de consultant rémunérée en proposant ses services auprès de grands groupes comme Pfizer ou Total ou auprès de gouvernements africains comme celui du Gabon ou du Congo.

D'après Pierre Péan, Kouchner a touché 4,4 millions d'euros pour ses activités de consultant auprès de régimes africains (2,6 millions du gouvernement gabonais de Omar Bongo et 1,8 million du gouvernement congolais de Denis Sassou-Nguesso), ce que Kouchner conteste, affirmant n'avoir perçu qu'une rémunération mensuelle d'environ 6000 euros.

En février 2007, il rejoint l'équipe de campagne de la candidate socialiste, Ségolène Royal.

Le 18 mai 2007, bien que membre du Parti socialiste, il accepte de participer au gouvernement François Fillon I, en tant que ministre des Affaires étrangères et européennes. Le PS, par la voix de son Premier secrétaire, a aussitôt précisé qu'une procédure d’exclusion à son encontre était enclenchée : Bernard Kouchner est exclu du PS.

À compter du 4 juillet 2010, il devient secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie,

Il donne à partir de 2010, des conférences avec la société No Borders Consultants. Il est aussi recruté comme consultant par le président de la Guinée, Alpha Condé, dont il est un ami de longue date.

Il vote en faveur de François Hollande, lors de l'élection présidentielle de 2012.

Il soutient Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017.

Bernard Kouchner rencontre sa première femme, Évelyne Pisier, en 1964, lors du voyage à Cuba organisé pour les dirigeants de l'UEC. Pour elle, ce voyage a aussi été à l'origine d'une liaison avec Fidel Castro. Ils se marient et ont trois enfants, Julien, et des jumeaux, Camille et Antoine. En 1980, le couple se sépare.

A partir du début des années 1980, Christine Ockrent devient la compagne de Bernard Kouchner. En 1986, ils ont un fils, Alexandre.

En 2021, la fille de Kouchner, Camille, dans son livre autobiographique La Familia grande, révèle les viols exercés sur son frère jumeau par leur beau-père Olivier Duhamel.

 

Sources

Wikipédia – Bernard Kouchner

Génération, Hervé Hamon, Patrick Rotman, Fayard, 1987.

Responsabilités au PCF

Membre du comité de rédaction de Clarté

Publications

La France sauvage, avec Michel-Antoine Burnier, éditions Premières, 1970,

L'Île de lumière, Ramsay, 1980,

Charité Business, Le Pré-aux-clercs, 1986,

Le Devoir d'ingérence, 1988,

Les Nouvelles Solidarités, 1989,

Le Malheur des autres, éd. Odile Jacob, 1991,

Ce que je crois, Grasset, 1995,

Vingt idées pour l'an 2000, 1995

Le Premier qui dit la vérité…, Robert Laffont, 2002,

Les Guerriers de la paix : du Kosovo à l'Irak, Grasset, 2004,

La Fabrique démocratique, Robert Laffont, 2006,

Deux ou trois choses que je sais de nous, Robert Laffont, 2006

 

Cinéma

Télévision, séries, Médecins de nuit pour Antenne 2, 1978, scénariste sous le pseudonyme de Bernard Gridaine,