Jean Recanati (né à Paris le 13 août 1925, mort à Paris le 12 janvier 1980), fait ses études au lycée Rollin (renommé Jacques Decour après la guerre).
Ses études sont interrompues par la guerre, l’Occupation et la politique antisémite du gouvernement de Vichy, qui contraignent l’adolescent à porter l’étoile jaune. Le destin de sa famille bascule lorsque ses parents, Élie et Lucie Recanati, commerçants dans le IXe arrondissement, sont raflés et déportés en 1942, puis quand son frère aîné, Joseph, est arrêté comme résistant en 1943 et déporté au camp de Mauthausen.
Jean Recanati, brusquement seul, réussit à passer la ligne de démarcation et à se réfugier en zone Sud, à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme). Il a un petit boulot, répétiteur dans une famille de gens de lettres
Après la Libération, il adhère aux Jeunesses communistes.
Il est engagé à la rédaction de La Nation et du Patriote, animés par le couple Jean-Toussaint Desanti et Dominique Desanti (Recanati connaissait déjà Jean Toussaint qu’il avait rencontré en tant que professeur de philosophie dans son lycée parisien).
Il est également rédacteur de l’hebdomadaire de la fédération communiste du Puy-de-Dôme, La Voix du peuple.
Il devient membre du bureau fédéral du PCF, en août 1945.
Il rejoint Paris et on lui propose de travailler au journal Front National, journal qui cesse de paraître en 1946. Il entre à l’Humanité, où il retrouve André Carrel qui avait été son rédacteur en chef au Front National. Il devient chef du service de politique intérieure, puis rédacteur en chef adjoint de l’Humanité-Dimanche (au début des années 1950) et de l’Humanité (de 1953 à 1956)
Il suit les cours de l’école centrale du parti en 1953.
Recanati a pour amis, Jacques-Francis Rolland et Roger Vailland qu’il considère comme son modèle (son père).
Le congrès du Havre du PCF, auquel il assiste en juillet 1956, le convainc de démissionner de son poste de journaliste. L’année suivante, il ne reprend pas sa carte.
Après son départ, il trouve une place de directeur d’une revue automobile, Europe-Auto, financée par un fabriquant d’amortisseurs. Il assure cette responsabilité pendant des années.
Lorsque son ancien ami Roger Vailland meurt, sa veuve Élisabeth, lui demande de bien vouloir s’occuper de l’édition de ses œuvres et de ses écrits personnels. Une fois ce travail mené à bien, et après avoir réalisé un « portrait-souvenir » de Roger Vailland pour la télévision, Jean Récanati rédige un livre où il s’essaye à une sorte de psychanalyse posthume de son ancien ami et mentor : Esquisse pour la psychanalyse d'un libertin.
En 1968, les Recanati trouvent un travail dans la Maison d'éditions Lancelot-Publicité.
Il s’intéresse ensuite à Marcel Proust, en s’interrogeant surtout sur la place qu’avait pu tenir sa judaïté dans sa vie et dans son œuvre (Profils juifs de Marcel Proust).
Cette judaïté que, pour sa part, Jean Recanati écrivit avoir « longtemps vécue comme une disgrâce », et que les époux Recanati cachèrent à leurs enfants jusqu’à leur adolescence.
Enfin, c’est sur lui-même qu’il entreprit un travail d’introspection, en racontant et analysant les faits et anecdotes les plus significatifs de son passé de militant communiste : Son Gentil stalinien.
En 1952 il se marie avec sa compagne, Suzanne Rodrigue qui travaille comme lui dans le secteur des médias. Ils ont deux fils, Michel, né en 1950, et François, de deux ans son cadet.
Jean Recanati meurt d’une façon brutale et inattendue d’une rupture d’anévrisme peu après l’achèvement de son livre dont il ne voit pas la publication.