David Grünblatt (né à Lyon (Rhône) le 25 avril 1920, mort à Paris le 30 octobre 1985), de parents polonais récemment immigrés, obtient la bourse Édouard Herriot décernée aux «Méritants de la laïque» et entre en 1931, au lycée Ampère de Lyon.
Ses parents sont marchands forains et son père, qui était journaliste en Pologne, adhère à la CGTU dès son arrivée en France. Mais, malade et longuement hospitalisé, il meurt en 1934.
En classe de seconde, en 1935, il fonde une cellule des Jeunesses communistes au lycée Ampère.
En 1936, il adhère au PCF.
Dès 1938, il est journaliste bénévole à la Voix du Peuple où il signe Marcel Verfeuil (traduction française de son nom).
Grünblatt obtient la deuxième partie du baccalauréat avec mention, et bénéficie d’une bourse pour suivre une prépa littéraire à l’École normale. Mais il choisit de poursuivre ses études à l’Université pour pouvoir travailler en même temps et ne pas être à la charge de sa mère et de son frère aîné. En 1939, il s’inscrit en lettres classiques à la Faculté tout en travaillant comme employé à la mairie de Vénissieux, à l’époque communiste.
Fin août 1939, il participe à la rédaction d’une Humanité clandestine dont il rédige lui-même l’éditorial sur le thème : « Nous n’avons pas de leçons de patriotisme à recevoir des Münichois ».
À la suite de la dissolution des mairies communistes, Grünblatt sollicite et obtient un poste d’instituteur intérimaire à Gerland pour l’année scolaire 1939-1940.
En vertu des lois raciales de juillet et d’octobre 1940, il ne peut être reconduit dans ses fonctions d’instituteur et gagne sa vie en donnant des leçons particulières et des cours par correspondance.
C’est à la suite de l’occupation de la zone Sud par les Allemands qu’il quitte Lyon en décembre 1942, pour Toulouse où il mène, la vie d’un militant clandestin. Il est promu responsable interrégional des JC, coiffant six départements (Hautes et Basses-Pyrénées, Ariège, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne).
En octobre 1943, il est affecté à Grenoble, complètement désorganisée par de très nombreuses arrestations. En janvier 1944, trop connu à Grenoble, il est envoyé à Marseille, comme responsable interrégional ; il est chargé de réorganiser les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes.
Après le débarquement, la presse des JC peut reparaître officiellement et Grünblatt écrit régulièrement des articles dans Jeune Provence.
Grünblatt retourne à Lyon en août 1944 et apprend que sa mère, internée à Montluc puis à Drancy, a été déportée à Auschwitz et y est morte en septembre 1943.
Il est appelé à Paris en octobre 1944 comme rédacteur de L’Avant-Garde, organe des JC. Il quitte ce poste en mai 1945. Il trouve alors un travail dans un journal sportif du groupe Vaillant, Miroir Sprint puis est employé comme permanent durant deux années aux JC.
En août 1947, il repart à Lyon, nommé chef des informations locales à La Voix du Peuple dont il devient rédacteur en chef en avril 1948. Jusqu’en décembre 1950, il écrit dans La Voix du Peuple puis passe à La République comme rédacteur en chef. Il est rappelé, en janvier 1952, à Paris, où le poste de directeur du service politique de l’Humanité lui est confié. En 1953, il devient rédacteur en chef de l’Humanité-Dimanche et le demeure jusqu’en mars 1957.
André Stil voulant écarter Grünblatt de la direction de l’Humanité-Dimanche, sans doute pour des raisons politiques, propose la fusion de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche. Grünblatt refuse et est alors démis de ses fonctions (son successeur sera André Carel).
« Muté » à la Fédération nationale des déportés et résistants patriotes (FNDIRP), il devient rédacteur en chef de son organe, Le Patriote Résistant, pendant un an. Il suit parallèlement des cours de comptabilité avec l’intention de quitter le journalisme.
Il entre, en mars 1959, à la Banque commerciale pour l’Europe du Nord (BCEN), banque soviétique à Paris, où il reste jusqu’à sa retraite. Simple employé au début, il occupe ensuite des postes de responsabilité à la Comptabilité, au Portefeuille, à la Trésorerie puis devint secrétaire général avant d’être nommé directeur du Contrôle et des Statistiques et enfin directeur de l’Organisation et Informatique. Sous sa direction, la BCEN est l’une des toutes premières banques françaises à avoir dans les années 1968-1970, un système informatique permettant la gestion de toutes les activités bancaires (« gestion intégrée »).
Passionné par l’informatisation de la Banque, Grünblatt se lance, une fois de plus, dans le journalisme : il est un des fondateurs du mensuel Informatique et Gestion, en 1968, dont il est rédacteur en chef pendant les deux premières années.
En 1968, après les événements de Mai et l’invasion de la Tchécoslovaquie, il ne reprend pas sa carte du Parti mais s’abstient de manifester publiquement son départ.
En 1944, Grünblatt se marie avec Janine Callame son « courrier » à Marseille (décédée en 1951). Ils ont deux enfants. Il épouse ensuite Colette Morel et divorce en 1963, après avoir eu avec elle une fille Catherine. Il se remarie avec Denise Lamartinie.